|
Vous etes sur cette page >> Textes et citations >> perte d'un proche >>perdre un enfant 1
Témoignage de Jeannine pour son fils Tony perdre un enfant 1 perdre un enfant 2 perdre un enfant 3 perdre un enfant 4 perdre un enfant 5 venu au monde la piece a côté on a aimé pour tony ne reste pas et un sourire Il y a quelques temps de cela, quelques mois, j'ai reçu un mail d'une maman très douloureusement éprouvée, par la perte d'un de ses enfants. Elle venait de découvrir le site, et m'a écris après avoir lu les échanges de spiritisme que j'avais connu, involontairement, avec mon père. Voici le témoignage de Jeannine, que je remercie infiniment de sa confiance .....Quand on perd un enfant, c'est l'écroulement de la planète, un déchirement, le coeur est labouré de mille coups de couteau. On devient fou, qu'est-ce-que la raison à côté de l'immense chagrin qui envahit votre coeur de maman, de papa, de frère, de soeur et autres. Car la mort de TONY a bouleversé toute notre famille entière. Aujourd'hui lundi 25 octobre 2004,cela fait 5 ans 9 mois et 1 jour que l'âme de notre fils chéri s'est envolée, et si la souffrance s'extériorise moins, elle n'en demeure pas moins tout aussi tenace si ce n'est plus. Non le temps n'y fait rien, votre douleur vous la traînez avec vous comme une âme en peine. Bien-sûr, il y a des moments où vous riez aux éclats, aux bonnes blagues de votre famille ou des connaissances, mais le coeur n'y est plus, et souvent vous vous reprochez cette joie bien innocente. Ou d'autres fois si votre moral est au beau fixe alors vous acceptez votre chagrin vous l'offrez au Seigneur. Seigneur, merci pour cette bonne journée qui commence, bonjour TONY comment vas-tu mon grand garçon? tu vois je vais bien aujourd'hui, merci Seigneur, je vous offre toute ma détresse, tout mon chagrin de ne pas pouvoir voir, toucher entendre mon enfant, Seigneur aidez-moi à accepter l'inacceptable je vous offre toute ma peine, pour que TONY puisse monter plus-haut toujours plus-haut, acceuillez-le Seigneur dans votre immense Amour je vous aime Seigneur de tout mon coeur A aucun moment, je n'ai remis ma Foi en cause. Nous sommes le soir de la journée des Morts. Mort ? Non mille fois Non, ce soir je ressens mon fils VIVANT, près de moi. Aujourd'hui je vais bien, alors, je remercie le Ciel de m'avoir donné en cadeau pendant 21 ans 1/2 mon fils, mon tout-petit la chair de ma chair. Demain il sera encore temps de pleurer sur son passage trop court sur la terre. Ce soir je voudrais donner un peu d'espoir aux parents qui sont désespèrés, leur dire ne craignez plus, vos enfants sont près de vous, plus proche que jamais, car dans vos coeurs et vos pensées à chaque instant qui passe. Je vous mentirai si je vous disais que tout est toujours rose, non il y a encore tellement de jours sans, de jours où on a qu'une envie en finir, mais il y a un petit quelque chose qui vous tire, vous pousse, alors vous respirez un bon coup et vous SURVIVEZ. Je vais essayer de vous raconter un peu TONY. Parfois je serai bien, d'autres fois tout au fond d'un puits sans fond, mais ne vous inquietez pas, je remonte toujours parce qu'il y a mon mari, ma fille aînée qui a 32 ansmon fils Rémy qui vit à Bordeaux (il vient d'avoir 20 ans et il a peur de ne pas faire 22 ans comme son frère) et puis surtout il y a le petit dernier (nous l'avons eu à 40 ans) Andy qui a 11 ans 1/2. La souffrance il l'a connu aussi, toute la famille est concernée, même si c'est de loin. TONY nous a quitté le 24 janvier 1999. Le conducteur qui le ramenait 'ainsi que 2 autres jeunes hommes allait trop vite, notre TONY a été éjecté. Nous l'avons veillé de 9H30 à 12H35 en réa. Nous avons prié dès que nous avons aperçu son corps recouvert d'un drap vert, remonté jusqu'à son cou. Nous n'avons pas pû le serrer contre nous, le prendre dans nos bras, car il avait des tuyaux de partout, du sang entrait à gauche et ressortait à droite. Sans nous concerter avec Pierre nous avons prié le Seigneur, sans savoir nous avons aidé son AME à s'envoler vers DIEU. Nous pleurions sans honte et sans retenue, le départ de notre enfant. A 12H35 une infirmière en pleurs nous a dit c'est FINI. Je n'ai pas compris tout de suite,bourrée de médicaments que Pierre pour me protéger avait demandé au médecin de me prescrire. A l'enterrement, après la mise en terre toute la famille s'est retrouvée à la maison pour prendre un café avant de repartir qui dans le Pas de Calais, qui à Marseille, qui à Montpellier, qui dans le Lot ou les Pyrénées. Je n'ai realisé pour de vrai que quand Pierre (mon mari depuis maintenant 32 ans 1/2) a repris son travail que Cathy est rentrée chez elle, quand les garçons ont repris le chemin du collège pour Rémy de l'école maternelle pour Andy. Le premier matin quand je fus seule, alors là oui ce fut HORRIBLE. La douleur de l'absence, la souffrance atroce de cette gorge nouée, de ce manque d'air, la poitrine qui explose, ce couteau dans le coeur qui vous arrache des larmes et des cris. Oui j'ai HURLE. Et j'ai imploré le SEIGNEUR. Pourquoi ? pourquoi TONY ? Seigneur Au secours Aidez-moi je vous en supplie rendez-moi mon enfant. Seigneur PITIE Oui j'ai eu mal tellement mal comme tous les parents ont mal dans leur chair quand pareille horreur vous arrive; Mais nous avons eu la grande chance de renconter des parents qui comme nous avaient eu le très grand malheur de perdre leur fils de 20 ans dans un accident de la route, et Pierre avait été le professeur de leur fils cadet et de leur fille. La première chose qu'ils nous ont dite fut de ne pas oublier nos autres enfants. Le papa avait oublié pendant 2 ans qu'il avait d'autres enfants qui avaient besoin de lui malgré le départ de Nicolas. Et puis au cimetière, j'ai pris l'habitude d'aller vers les gens qui venaient de perdre un proche, j'essayai de les consoler ou de les réconforter. C'est fou le bien que ça fait d'essayer d'aider les autres. Pierre bien que très réservé venait aussiparfois, il me disait : j'ai presque honte d'aider quelqu'un car cela fait tellement du bien à l'Ame. Un autre monsieur dont l'épouse est enterrée à 3 tombes de TONY, nous a appris que TONY n'était pas mort, qu'il était de l'autre côté du rideau, qu'il essayait de communiquer avec nous, mais que c'était nous qui étions sourds et aveugles à ses messages, à ses efforts déséspérés pour nous réconforter. TONY pourtant nous avait donné des signes, nous l'avons entendu marcher dans le couloir qui menait à notre chambre, nous avons senti une sorte de courant d'air. Parfois je sens une méche de mes cheveux qui semble s'enrouler (coome il aimait le faire) tant et tant de choses, nous avons beaucoup lu, et c'est avec joie et espoir que nous avons admis que nous n'étions pas les seuls, que ce qui nous arrivait d'autres personnes aussi l'avait vécu. Pardonnez-moi je commence à fatiguer un peu. Et puis certains souvenirs sont encore durs à évoquer. Pourtant je voudrais tellement témoigner, aider à nouveau les personnes en souffrance. Votre amitié m'a aidée souvent, chère Hélène, alors si par votre entremise je peux aider aussi, une chaîne d'Amour, un lien très fort unira dans l'espoir tous les parents, toutes les familles qui pleurent. Elles retrouveront peu à peu le goût de survivre et d'avancer. Aimer DIEU, croire en son Amour Infini, La FOI déplace des montagnes dit-on, je crois que oui, que DIEU dans son infini miséricorde nous tend une main secourable et qu'il n'appartient qu'à nous de la prendre. Je ne suis ni bigotte ni grenouille de bénitier, mais j'ai Foi en Notre Seigneur. Pas une fois je n'ai douté de LUI. même si parfois j'étais un peu en colère contre LUI; tout en sachant qu'IL n'y était pour rien. Nous avons notre libre-arbitre..... (Là, c'est Helene : Vous pouvez contacter, si vous le souhaitez Jeannine, mais, en aucune manière ne l'embêter. Elle n'hésitera pas à me demander d'enlever ses coordonnées. Sa situation est infiniment respectable. Il est donc demandé qu'elle soit respectée. Par contre, son témoignage s'adresse aussi, bien-sûr, aux personnes dans la même situation qu'elle. Elle aimerait être en contact avec tous les parents qui le désirent, dans sa détresse.) Le 8 novembre, Jeannine m'envoie ce mot : Aujourd'hui est un jour sans. J'écoute Roméo et Juliette et je pense que jamais je ne pourrai mener mon enfant à l'autel auprès de sa petite fiancée Agnès. Jamais je ne le serrerai dans mes bras en le félicitant d'avoir de si beaux bébés. Jamais Jamais Jamais que ce simple mot est affreux pour des mamans et des papas orphelins de leur enfant Je suis désolée je voulais correspondre avec des parents dans la tristesse la douleur leur enlever un peu de souffrance et je suis triste à en mourir. pardonnez-moi demain sera un autre jour je ne déséspère pas d'aller mieux et de vous aider à aller vers les personnes en souffrance TONY me manque trop aujourd'hui, je suis en manque de son sourire, de ses gestes pleins d'ampleur, de son rire moqueur. Il repose en Paix mais je suis pleine de colère, à cause de son départ, j'ai mal tellement mal de son absence, mal à en crever. Pardon pardon (Là, c'est de nouveau moi : J'ai répondu, autant que je le pouvais des mots de soutien pour Jeannine, tout en lui proposant aussi de continuer à écrire, pour extérioriser son immense douleur. Mis à part le profond respect que je cherche à lui témoigner Nous ne sommes malheureusement jamais mieux placé(e)s pour parler de quelque chose que lorsqu'on l'a vécu.
|