Enterrement bien douloureux d’un ami le matin, et, dans une autre dimension, diamétralement opposée, couverture d’un mariage en photos en suivant….
L’organisation de cet enterrement a été très difficile. C’est même l’un des principaux sujets de discussion du village. Plusieurs personnes sont impliquées dont moi, parce que je fais avec cet ami, partie de la chorale. L’une des dernières volonté du défunt a simplement été: porter son costume de choriste et que la chorale chante pour lui.
Inutile de vous dire les larmes qui ont coulé à flots quand j’ai entendu ces demandes. Pour la tenue, pas eu de soucis, la famille connaît parfaitement la passion du défunt pour le chant en général et la chorale en particulier.
La chorale ne sera plus jamais comme avant. Nous tenions profondément à ce choriste. Pour une raison que je ne m’explique toujours pas, je m’étais plus attachée à lui encore que je ne l’imaginais. J’étais allée le voir à l’hôpital entre autre et les proches m’avaient proposées de les accompagner pour un dernier hommage. Nous nous considérons aujourd’hui comme parents spirituels.
Le défunt, je l’appelais papa Gilles. Alors que ça ne faisait pas très longtemps qu’on se connaissait. 3 ans et demi. C’est pas énorme, mais c’est tellement intense.
Il était normal que l’église, par un de ses représentants officie. Mais cette même Église n’a pas respecté les volonté du défunt.
Nous avons dû nous battre avec les proches. Résultat, toutes les personnes impliquées, moi y compris ne voulons plus de messe d’obsèques.
Nous nous ferons une cérémonie entre nous. Mais là, il est inadmissible et très choquant de voir que cette église sensée distribuer la charité et le réconfort, surtout dans des moments si douloureux, ne respect personne.
C’est dans une grande colère et une toute aussi grande douleur que j’ai quitté les obsèques, que j’ai réuni mon équipement, pré-préparé avant les obsèques, dans une solitude intérieur très intense.
Difficile, très difficile de partir couvrir un mariage après trois jours de telles difficultés. J’avais prévenue la futur mariée par téléphone.
Préciser aussi que j’avais rencontré les mariés, trois jours auparavant, juste avant d’apprendre ce décès.
La veille des obsèques, j’ai laissé un message que le portable de la mariée et lui ai expliqué la situation pour le moins douloureuse. Elle le verrait rien qu’à voir ma tête.
Le matin, soucis, larmes, un ami nous quitte, on lui dit au-revoir le mieux possible. Les larmes dans les voix des choristes.
L’après-midi, entre deux gouttes de pluie, les mariés sont adorables. La messe est évidemment plutôt douloureuse à entendre. Je suis là pour les photos, mais mes poumons brûlent à chaque aspiration. Pendant plus de la moitié de la célébration du mariage, je pense que je ressens une partie de la douleur du défunt.
Vous imaginez dans ce contexte comment j’arrive à prendre des photos de mariés. Je ne saurais trouver les mots pour exprimer cette situation si aberrante.
Je suis au bord des larmes.
pffffffffffffffffffffffffffffffff
Une partie de moi est encore aux obsèques. Je pense aussi que la douleur dans les poumons, me fait penser que le défunt est parti avec sa douleur. Je le sais depuis les séances de spiritisme. Le raisonnement tient totalement la route. Mais je comprends que personne ne puisse comprendre.
Toutes les interprétations sont possibles.
On peut dire que toutes les explications rationnelles ou spirituelles sont possibles.