Le décès ne délivre pas de la douleur
Un bien curieux hasard m’a amenée samedi, dans une messe de mariage, à me souvenir, que l’ami à qui je venais de dire adieu, le matin même, nous avait quitté, mais que contrairement à ce que je pouvais espérer, il souffrait encore.
Il est parti d’un cancer des poumons, au cours duquel il a beaucoup souffert. Pendant la messe de mariage, une partie de mes poumons me brûlaient, à chaque aspiration. Cette sensation a duré un bon moment. Le tout pendant que je continuais à faire des photos…… Dur dur, je peux le dire. Dur tant émotionnellement, que physiquement, pour ne citer que ces deux sensations.
Je me suis souvenue des propos de mon père dans les séances de spiritisme, ailleurs sur ce site, je crois. Il nous a dit qu’il était parti avec la maladie, qu’il avait mal au dos. Il est décédé d’un cancer des os, d’un myélome.
Mon père a pas mal souffert aussi, d’autant plus que la maladie a été détectée beaucoup plus tardivement pour lui que pour l’ami. Mais les douleurs, ont été très intenses dans un cas comme dans l’autre.
Et ça a fait ding dans ma tête…….Cet ami est parti avec sa maladie. J’ai cru qu’il était enfin soulagé. Mais pas du tout. Le perisprit met un moment avant de comprendre que le corps est resté sur terre, qu’il peut s’en détacher…..Le tout toujours pendant le mariage. Au passage, les photos sont quand même très sympas.
Il y a de grandes possibilités qu’il souffre encore. Mais lui était porté sur la spiritualité. J’ai appris, mais on n’avait du me le dire avant, qu’il avait voulu être séminariste……..
Mais sa spiritualité à lui, c’était celle du coeur.
Aujourd’hui, 48h après les obsèques, je n’ai aucune idée, mis à part par le biais de la prière, de ce que je peux faire pour l’aider. (j’ai écris « oublié » avant de voir que j’aurais dû écrire « l’aider »). L’aider à laisser son corps physique ici.
Alors que justement son absence physique est déjà durement ressentie. On y tenait beaucoup.
Hier soir, on passait un moment chez son épouse. Elle dit à un moment donné: enfin, au moins, il est parti, il ne souffre plus.
Malheureusement si. Mais il était hors de question de le lui dire.
Un malade qui décède dans des souffrances, part avec ses souffrances. La partie de lui qui nous quitte, va mettre longtemps avant de réaliser que la partie malade n’est plus là.